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Une Française
à L.A.
Une table en laqué noir sur laquelle
fume un thé Chinois. Une odeur d'enscens. Un disque
de Kate Bush (encore elle) posé sur la platine. Nous sommes
dans le salon de l'appartement de Katia. Katia est la jeune sécretaire de
Véronique. Avec Bernard Saint-Paul, ils représentent le contact avec les gens de la radio, de la presse,
etc. et Véronique, en étant plus proches de Véro.
- Peux-tu nous dire comment sont remplies
tes journées?
- Je m'occupe des affaires de Bernard et
je vois régulièrement Madame Sanson avec qui je m'entends
très bien et que j'adore. J'accompagne également Véronique
aux émissions de Télé et de Radio.
- Tu reviens d'un séjour d'un mois
et demi à Los Angeles où tu as vu Véronique au moment
de la composition et de l'enregistrement du nouvel album. Raconte
un peu...
- Oui. D'abord, Véronique est
quelqu'un qui ne compose pas de manière régulière. Je vais vous donner un exemple : un soir, nous étions tous décidés
à aller voir le fantastique concert des Doobies Brothers. Je ne sais pas s'ils sont très connus ici, mais là-bas c'est
un des plus grands groupes de Véronique, qui aime beaucoup leur
musique n'a pas pu y aller : subitement au moment de partir, elle a "senti
la musique", il fallait absolument qu'elle compose, qu'elle la joue. Elle nous a dit: "Non, si je ne fais pas ça maintenant, ce n'est
pas bien" et elle s'est retirée dans la pièce réservée
à cet effet. C'est comme l'épisode du studio. Assise avec les musiciens, on écoutait les deux, trois mêmes
chansons et, soudain, je l'entends qui pianote un truc super, assez classique
et je demande aux musiciens, à tout le monde ce que c'était: personne
ne savait. Lorsque Véronique sort du petit studio je lui dis
: "Qu'est-ce que tu jouais-là ?" Elle répond : "Ca,
c'est une chanson que je viens de faire". Elle trouvait ça
parfaitement normal et tout le monde était sidéré. En dix minutes, comme ça, elle avait écrit une
chanson. Les musiciens, plus tard, me disaient : "Elle a vraiment du talent!"
- Sais-tu si elle a composé ses nouvelles
chansons à la guitare ou au piano ?
- Quand j'étais là-bas, j'ai
entendu quatre chansons dont une en anglais. Elle les avait toutes
composées au piano.
- Comment ça se passe chez elle?
- Elle a une petite pièce avec un
grand piano qui prend presque toute la place. Il y a juste une petite
table basse, un canapé et un énorme magnétophone. C'est
là que les chansons prennent tournure. Elle a des bouts de
papier de textes raturés.
- Elle met ça déjà sur bande chez elle ?
- Oui quand ça ressemble à une chanson. Je sais
qu'avant d'aller au studio, elle a répété avec ses musiciens (venus d'Arizona)
chez elle, pendant plusieurs soirs. L'un à la guitare, l'autre aux claviers,
etc... et il fallait d'abord qu'ils écoutent la bande. Généralement, là-bas,
comme ils ne parlent pas un mot de français, c'était à hurler de rire parce
qu'elle a passé une heure à leur écrire en phonétique des sons qui n'existent
pas toujours en anglais. Elle était obligée de trouver des sons approximatifs.
C'était drôle, mais elle ne se démontait pas, elle leur disait : "Si, si, vous y
arriverez, je vous assure, c'est très simple, si vous pensez phonétiquement,
vous y arriverez".. Et ensuite, elle est allée enregistrer en Arizona.
- Et la pochette, l'as-tu vue?
- Oui. On y voit une Véronique plus sophistiquée.
Sur la couverture, elle a choisi une photo-coleur en "plan américain" où elle
est habillée d'un tee-shirt bleu et où elle abore un superbe sourire (c'est
l'affiche de l'Olympia).. Le titre définitif n'est pas encore choisi. A
l'intérieur, c'est super: Christopher et elle se regardent, chacun dans un
fauteil, lui, tenant un grand cert-volant de toutes les couleurs dont Véronique
tient le fil. Cette photo-couleur pleine page est vraiment magnifique. Au verso,
toujours en couleur, on la voit vêtue d'un tee-shirt bleu et d'un pantalon rose,
s'appuyant sur sa main droite.
- Alors, c'est elle qui choisit les photos ?
- Oui, avec Bernard Saint-Paul. Par exemple, pour
la photo centrale avec Christopher, elle l'a préférée à d'autres parce qu'elle
l'a trouvé mignon.
- Où ont été prises les photos ?
- Dans un studio à Los Angeles. Christopher était
très décontracté pendant cette séance. Plus que sa mère. Il est arrivé comme
s'il avait fait ça toute sa vie: "Get up on the chair", "OK". Il était très bien.
- Quelle langue parle-t-il exactement ?
- Il parle le français mais beaucoup moins bien
que l'américain qu'il parle plus volontiers. Et puis, par moment, il mélange, il
hésite. En tous cas, il comprend tout ce qu'on lui dit lorsqu'on parle français.
Mais il le parle avec un léger accent américain.
- Comment sont les rapports entre Véro et lui ?
- Ce sont des rapports merveilleux car Véronique
adore les enfants. En plus, Christopher est un garçon très éveillé. Un jour, il
avait traversé la rue sans regarder et Véronique avait eu tellement peur que,
quand elle l'avait attrapé, elle lui avait administré une fessée. Et lui, au
lieu de pleurer ou de lui en vouloir, il lui a dit très sérieusement : "Je sais,
Maman, pourquoi tu m'as frappé, c'est parce que tu m'aimes".
- Peux-tu nous raconter une journée-type de
Véronique à Los Angeles?
- C'est très détendu. Disons, improvisé. On ne
peut pas dire qu'elle ait vraiment de journée-type. Elle a des amis français là-bas
qui tiennent un restaurant depuis quinze ans. Ils sont de Marseille et ont gardé
des habitudes méridionales. Alors, tous les dimanches, en plein boulevard, (immenses
à Los Angeles) : la pétanque ! Tous les américains s'arrêtent,
complètement médusés! Mais ils adorent ça. Par moment, Véronique décide
donc d'aller boire le pastis chez Roger et ensuite, on joue à la pétanque. Ou
bien alors, aussi, une fois, elle avait décidé d'aller à la pêche. Elle s'est
levée très tôt. C'était un week-end où j'étais chez elle. Elle m'a demandé de
garder Christopher. Elle est donc partie aux aurores et elle est revenue
complètement "cramée". C'était la veille de la séance de photos pour la pochette
et le lendemain matin, en se réveillant, elle me dit: "Katia, appelle le
photographe, je ne peux pas aller faire des photos comme ça". Alors, je lui
demande si ça ne peut pas s'atténuer avec un peu de fond de teint, elle me
répond : "mais tu n'as pas vu? Je suis complètement brûlée, rouge comme une
écrevisse". Il faut dire qu'en Californie le soleil est particulièrement ardent.
J'ai donc appelé pour reporter au surlendemain. Sinon, elle se lève en fin de
matinée, vers midi. Et ensuite, on va faire des courses au supermarché. Elle
adore cuisiner. Elle aime surtout les spécialités de grillades, crevettes,
homard... Elle m'a dit: "avant, j'avais horreur de cuisiner mais depuis que
j'habite en Amérique, je m'y suis mise". Pour moi, la cuisine, c'est comme la
musique: on crée. Elle invente des recettes vraiment insensées ! ... rajoutant
des épices, de la sauce ou du vinaigre et ça donne un truc super. Alors on se
grillait du poulet, du homard, sur le barbecue près de la piscine. Autrement,
les journées sont très calmes. On était au studio ou bien, on restait près de la
piscine. Le soir, elle allait dans un restaurant mexicain ou japonais ou bien
chez ses amis français. Mais en fait, elle ne sort pas. Elle ne va jamais dans
une boite. Elle n'aime pas ça.
- Elle enregistre à quel moment de la journée?
- Ca dépend. Tout le temps que j'étais là-bas, on
allais au studio l'après-midi.
- Question qui revient très souvent dans notre
courrier : Véronique a-t-elle l'intension de revenir vivre en France?
- La France lui manque beaucoup. Elle espère y
revenir dès que possible. J'étais assez étonnée parce qu'en Califormie, il n'y a
pas la nervosité et l'agressivité que l'on trouve à Paris. Elle m'a dit: "Effectivement,
mais tu sais, lorsqu'est loin de Paris, on ne se souvient que des bonnes choses:
les petites rues, les gens sympas, les petits cafés, les promenades le long des
quais et puis ma maison d'Orgeval que j'adore. J'ai beau savoir parfaitement
qu'au bout d'un mois à Paris je ne support plus rien, j'ai envie de tuer tout le
monde, j'ai tout de même envie de revenir en France. De toute façon, je serai à
Orgeval, c'est plus calme. Parce que vivre à Paris c'est hors de question. Les
gens sont tellement agressifs, la circulation c'est de la folie, tout le monde
court, ça me rend malade".. Parce qu'à Los Angeles tout le monde est souriant.
C'est difficile à expliquer, ce sont tellement des détails. Ce qui est frappant
c'est qu'on a vraiment l'impression que les américains font tout pour se
faciliter la vie. Ils on horreur de s'embêter. Ils ont tout prévu pour que tout
se fasse sans énervement. C'est incroyable: toujours de la place pour se garer,
pas d'embouteillages. Et, dans les supermarchés, c'est pareil. Les employés sont
souriants, on leur demande n'importe quoi: "où sont les sucres?" Ils
répondent comme si c'était la chose la plus extraordinaire qui leur arrive "mais
bien sûr, c'est là-bas", alors qu'à Paris, on vous dira: "C'est devant votre nez,
vous ne pouviez pas le voir ?" Et, à ce propos, Véronique m'avait raconté
qu'un jour, après avoir passé plusieurs mois loin de la France, elle était allé
dans une grande surface et avait complètement oublié comment c'était ici. La
caissière se chargea de le lui rappeler : elle lui faisait passer ses achats
d'un air renfrogné (parce qu'ici, ils ont un air renfrogné - c'est Véronique qui
parle).. Et elle attendait parce qu'en Amérique quand la caissière a fini de
taper, il y a une personne chargée d'emballer la marchandise, de la met dans les
chariots et, au besoin si c'est trop lourd, de l'apporter jusqu'à la voiture. Et
Véronique me dit "Et moi j'attendais et la cassière m'a dit: "alors qu'est-ce
que vous faites-là ?" Ah, oui! Excusez-moi".. Et Véronique a remballé ses trucs
dans les sacs. En plus, on lui disait: "dépêchez-vous, y a des gens qui
attendent derrière vous".. Là-bas, un truc pareil, c'est impensable.
- Peux-tu nous décrire, pour finir, la maison de
Véronique?
- Oui. Elle n'est pas isolée, elle est dans une
allée, comme à la campagne, au bout d'une impasse, entournée de petites maisons
avec un jardin et une piscine. Quand on rentre, on a un living qui est blanc -
Véronique aime beaucoup le blanc pour la décoration. La moquette est claire. Il
y a des petites tables en rotin, et de jolies lampes. Elle aime ce qui est beau,
c'est vraiment une artiste. Elle a toute une collection de miniatures sur la
cheminée. Après il y a une salle-à-manger plus classique. Puis une cuisine où
elle est très souvent. Et juste à côté, la petite pièce où elle enregistre
qui est décorée avec des tissus indiens. Et là, une petite porte donne sur le
jardin où il y a des arbres fruitiers (un pêcher, un prunier) et la piscine. Au
fond - c'est une maison de plein-pied - il y a sa chambre celle de la nurse
costa-ricaine et celle de Christopher qu'elle appelle Titou. Titou commence
d'ailleurs déjà à se passionner pour les intruments de musique. Il joue tout
seul sur le grand piano. Il invente de petits morceaux.
Nous pensons que cet entretien vous a donné une vue
d'ensemble de la vie de Véronique aux États-Unis et tenons à remercier Katia
pour sa précieuse collaboration. |
A French lady in Los Angeles
A table lacquered in black on which there is a Chinese tea. A smell of
incense. A Kate Bush record on the turntable (her again). We are in the living
room of Katia's apartment. Katia is Véronique's young secretary. With Bernard
Saint Paul, together they represent the contact with the radio, the press, etc.
and with Véronique, in being closer to her.
- Can you tell us how you fill your day?
- I deal with Bernard's affairs, and I see Madame Sanson often with whom I get
on very well, and who I adore. I accompany Véronique for the TV and radio
appearances.
- You have just come back from a 1½ month stay in Los Angeles where you saw
Véronique during the writing and recording of the new album. Can you tell us a
bit...
- Yes. Firstly, Véronique is not someone who writes regularly. I will give you
an example: one night, we all decided to go to see the fantastic concert of the
Doobies Brothers. I do not know if they are well known here, but over there,
they are one of Véronique's biggest group, and she loves their music, but she
could not go: subtly just before leaving, she "felt the music", and she
absolutely had to start writing, to start playing. She said to us: "No, if I do
not do this now, it will not be any good" and she went off to the room where she
normally writes. It is like a studio session: sitting with the musicians, we
were listening to the 2 or 3 songs and suddenly I heard her playing something
great on the piano. I asked the musicians what is was, and nobody knew. When
Véronique came out of her little studio, I asked her: "What were you playing
then?" and she replied: "That is a song which I have just written". She found
that perfectly normal, and everyone was staggered. In ten minutes, just like
that, she had written a song. Later, the musicians told me, "she really has a
lot of talent".
- Do you know if she has written her new songs on the guitar or on the piano?
- When I was over there, I heard four songs, of which one was in English. She
had written them all on the piano.
- How do things happen in her home?
- She has a small room with a big piano which takes up nearly all of the room.
There is just a small low table, a sofa, and an enormous tape-recorder. It is
there that the songs are born. She has a lot of scraps of paper containing texts
which are crossed out.
- Does she record directly on tape at home?
- Yes, when something resembles a song. I know that before going into the
studio, she rehearses with her musicians (venus d'Arizona) at her home for
several evenings. On person on the guitar, another on keyboards, etc... and they
must firstly listen to what she already has on tape. Generally, over there,
because they do not speak a word of French, they always laugh, because she
spends an hour to write down phonetically the sounds that do not exist in
English. She has to find approximate sounds. It is funny, but she never gets
worked up, but says to them: "Yes, yes, you can do it, I assure you - it is very
easy if you think phonetically, you can do it". And next, she recorded Arizona.
- And the sleeve, have you seen it?
- Yes. You see a more sophisticated Véronique. On the cover, she has chosen a
colour photograph in an american style where she is dressed in a blue teeshirt
and where she has a beautiful smile, (it being the Olympia poster). The final
title has not yet been decided upon. Inside it is great: Christopher and her are
looking at eachother, both of them in their chairs, and he is holding a big kite
in many colours, and Véronique is holding the string. This full page colour
photo is truly magnificent. On the other side, still in colour, you see her
dressed in a blue teeshirt and pink trousers, and resting on her right hand.
- So was it her who chose the photos?
- Yes, with Bernard Saint-Paul. For example, for the central photograph with
Christopher, she preferred it to the others, because she found it cute.
- Where were the photographs taken?
- In the studio in Los Angeles. Christopher was very relaxed during this
session. More so than his mother. He arrived as if he had been doing that all
his life. "Get up on the chair", "OK". He was very good.
- What language does he speak exactly?
- He speaks French, but much less well than the American which he speaks
completely naturally. And then, sometimes he mixes the two, and he hesitates. In
any case, he understands everything when you speak to him in French. But he
speaks with a slight American accent.
- How is the relationship between him and Véro?
- It is fantastic, because Véro adores children. Additonally, Christopher is a
very bright lad. On day, he crossed the road without looking and Véro had such a
fright that when she caught him, she spanked him. And he, instead of crying, or
complaining, said seriously: "I know why you hit me Mum; it is because you love
me".
- Can you tell us about a typical day for Véronique in Los Angeles?
- It is very relaxed, that is improvised. You cannot really say that she has a
typical day. She has some French friends over there who have owned a restaurant
for 15 years. They come from Marseille, and have kept their southern habits.
Every Sunday, in the middle of the street, (which are very wide in Los Angeles):
the petanque! All the Americans stop, completely dumbfounded. But they adore
that. Sometimes Véro goes to drink a pastis at Roger's place, and then plays
petanque. Also, once she decided to go fishing. She got up very early. It was a
weekend when I was at her home. She asked me to look after Christopher. She then
left at dawn, and came home completely sunburnt. It was the day before her photo
session for the cover, and the next day, waking up she told me: "Katia, call the
photographer, I cannot go to the photo session like this". I asked her if it
could be disguised with a bit of make-up, and she replied "but have you not
seen? I am completely burnt, red like a crayfish"... it must be said that the
sun in California is particularly strong. I called the photographer to delay the
session until the day after. Otherwise, she gets up at the end of the morning,
just before midday. Next, we go and do some shopping at the supermarket. She
loves cooking. She loves above all grilled specialities: shrimps, lobster... She
told me: "Before, I hated cooking, but since I have been living in America, I
feel much more at ease". For me, cooking is my music: you create. She has
invented some great recipes. In adding spices, sauce or vinegar, she makes a
super result. When grill chicken, or lobster on the barbecue near the swimming
pool. Otherwise, the days are very calm. We go to the studio or else we stay
near the swimming pool. During the evening, she goes to a Mexican or Japanese
restaurant, or even to her French friends' restaurant. But really, she does not
go out much. She never goes to a nightclub. She does not like that.
- She records at what time of day?
- That depends. All the time that I was over there, we went to the studio in
the afternoon.
- A question which always comes up in our mail: Does Véronique ever want to
come back and live in France?
- She misses France a lot. She hopes to come back as soon as possible. I was
quite surprised, because in California, there is not the nervousness or the
aggression that you find in Paris. She told me: "Effectively, but you know, when
you are far from Paris, you only remember the good things: the little streets,
the nice people, the small cafés, the walks along the riversides, and my home in
Orgeval, which I adore. I know perfectly that after one month, I'll won't bear
Paris, and I will want to kill everyone. Still, I do want to come back to
France. But I will be in Orgeval, because it is calmer. To live in Paris is out
of the question. The people are really aggressive, and the traffic is
ridiculous, everybody runs, and that makes me ill! Because in Los Angeles,
everyone smiles. It is difficult to explain, but those are the details. What is
striking is that the Americans do everything possible to make life easier. They
hate obstacles. They have arranged everything, so that things happen as easily
as possible. It is incredible. There is always somewhere to park, no traffic
jams. In the supermarkets, it is the same. The employees smile, and you can ask
them anything: "Can you tell me where is the sugar?" They reply as if it was the
most extraordinary question they had heard, "Of course I can, it is over there".
But in Paris, people tell you: "It is right in front of your nose - can't you
see it?" On this subject, Véro told me one day that she had spent several months
away from France - on returning, she had gone to a large shop, and had
completely forgotten what it was like here. The cashier she was looking very
miserable in passing her goods - because in Paris everyone looks miserable! In
America there is another person who puts the goods into bags, and if it is too
heavy, they will take them to the car. Véronique told me: "I was waiting and the
cashier told me: "What are you doing waiting there?" Ah, yes! Excuse me! And
Véro started putting things in the bags. Additionally, they said to her: "Hurry
up - there are people waiting behind you". Over in America, a similar situation
is unthinkable.
- To finish, can you describe Véro's house to us?
- Yes. She is not isolated. She is in an alley, like in the country, and the
end of a no-through-road. She is surrounded by small houses with a garden and
swimming pool. When we arrive home, we go into a while living room. Véronique
likes white a lot for decoration. The carpet is clear. There are some small
rattan tables, and pretty lamps. She likes what is attractive, like a real
artist. She has a collection of miniatures on the chimney. Then there is a
classic dining room. Then there is the kitchen, where she often goes. Just
next to that the small room where she records which is decorated with indian
tissue. She has a small door on the garden, and there are some fruit trees
(peaches and prunes) and a swimming pool. In her room, that of the Costa-Ricaine
nurse, and that of Christopher, who she calls Titou. Titou is already showing
an interest in musical instruments. He plays alone on their piano. He invents
some little bits of music.
We hope that this interview has given you an overview of Véronique's life in
the USA, and we thank Katia for her invaluable collaboration.
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