Harmonies

(Number 3 Part 5 - Winter 1979)


  . Olympia

Assise dans un fauteuil, un jour, je lui dirai "mon fils, il faut que tu écoutes.  Voilà la pile de 33 tours, ah celui-ci c'était Véro; Véro était une fille qui chantait le rock en français - alors que personne n'y croyait - le blues et les rythmes brésiliens, enfin elle était musique.
Je me rappelle un soir, j'étais allée la voir à l'Olympia, un vieux music-hall que tu n'as pas connu.


La première partie était assurée par ses musiciens. Ils étaient six et américains, ils chantaient bien les bougres !  C'est comme ça qu'on a écouté cinq chansons très électriques : Guitares, basse, percussions, synthétiseur, batterie, et saxo. C'était vraiment bien.
Et puis, Véro arriva, souriante, de fort bonne humeur déjà. Elle nous a donné un "Pour qui" à faire sourire un inspecteur des impôts, cinglant, formidable. Toutes ses chansons s'echainaient parfaitement, comme dans une suite logique. Elle nous baladait ainsi pendant une demi-heure.
Après le break, elle revenait seule, s'asseoir à son piano noir qui prenait des airs de destin. Elle nous emmenait de tristesse en mélancolie pour finir sur la solitude.


On reprenait alors nos esprits pour écouter - que dis-je - pour fantasmer; Déferlements d'harmonies sortant tout droit des entrailles du piano et des guitares électriques, folie musicale qui gagnait aussi le saxo et la batterie. Alors c'était "Bouddha", "Devine-moi" etc.  Après une heure à ce régime, Véro se levait et nous saluait.


Un broncha naissait dans la salle, juste pour la faire revenir. Ce qu'elle faisait. Une version très jazzy de "Bahia" venait clore le concert, en apothéose car tout le monde reprenait en choeur. Drôle d'impression que cette chanson à la poésie si intime soit chantée par 2000 personnes à la fois.
Tu vois, notre seule folie était de l'écouter encore et encore...
Christine

Olympia

Sitting in an armchair one day, I said to him "My son, you must listen to me. There is a pile of LPs. This one was from Véro. Véro was a girl who sang rock in French, and nobody believed it: blues and Brazilan rhythm, she was finally music.
I recall, one evening, I went to see her at the Olympia, an old music hall that nobody knew. The first part of the concert was performed by her musicians. There were six of them, and they were American, and those fellows sang well. It was as if we heard five extremely electrified songs: guitars, bass, percussion, synthesizer, drums, and saxophone. It was really good.

And then Véro arrived, smiling, and already in good form. She gave us "Pour Qui" (For who) who would make a tax inspector smile; biting and great. All of her songs linked together perfectly as in a logical sequence. She made us danse like this for half an hour.
After the break, she returned alone, and sat at her black piano which took on the air of destiny. She gave out a sadness of melancholy to round off the solo section.
On with our spirits enthusiastic to listen, you could say, to fantasize; a stream of harmonies came straight out of the depths of the piano and the electric guitars, a musical craze which now included also a saxophone and drums. It was with "Bouddha", "Devine-moi", etc. After an hour of this formula, Véro got up and waved.
The audience willed Véro to return, and this she did. A very jazzy version of "Bahia" closed the concert, like a summit because everyone was singing. It was funny that this poetic and intimate song would be sung by 2000 people at the same time.
You see, our only craze was to listen again and again...
Christine.


 

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Revised: September 08, 2002.