Harmonies |
(Number 4 Part 2 - Spring 1980) |
. |
PLATO: (percussions) Je l'ai rarement vu sans son chapeau. Il devient hystérique si quelqu'un touche à sa plume. Un jour que je passais outre, il me dit, très sérieusement: "Don't do it again!". Une autre fois, il arriva tout content. Que se passait-il? Il avait une nouvelle plume! S'adressant à moi, il me dit: "Tu ne la touches pas celle-là, hein?". Plato est du genre à venir vous trouver s'il voit que que vous avez des ennuis, mais il est aussi très bruyant. C'est le dragueur de la bande. CLAY:
(saxo) Le tendre, le gentil, mais ayant toutefois du caractère. C'est avec lui que je passais le plus clair de mon temps, entre les
spectacles. Il me parlait de son ex-femme (qui est d'ailleurs française), de
son fils d'un an, de la vie en général. C'est quelqu'un
de très sensible et d'intelligent. Sa théorie: on peut
aimer plusieurs femmes en même temps. C'est une capacité;
Il y a des gens qui ne sont pas capables d'aimer autant. Seul point
sur lequel je n'étais pas d'accord avec lui. En ville, on
allait se balader, faire du shopping, dîner. Il est très attachant.
D'ailleurs, sa sensibilité se ressent sur scène,
je trouve, quand il joue du saxo. Il est passionné par le
français et s'intéresse beaucoup à nos coutumes, au
moindre mot. Quand il a su qu'il irait en France, il s'est mis à
apprendre notre langue.
CRAIG: (claviers) Celui qui rit comme une grenouille. Il est toujours un peu blasé. Il aime son Amérique, point final. Je m'amusais à imiter son rire insensé; et tout le monde s'y est mis. Tous les musiciens. Dans le bus, c'était le concert de grenouilles. Après, c'était Véro, ce qui fait que Craig s'amusait beaucoup de ces imitations et riait à son tour, de plus belle, avec le rire vrai, l'original. Il me surnomme, "The Grandmama from the Kremlin" (la grand-mère du Kremlin) à cause de mes origines russes. Ou bien, avant d'entrer sur scène, il dansait le kasatchock pour moi, derrière le rideau. Sa façon de prononcer mon nom est incroyable. Ça donne à peu près "Kaadya", puisque souvent, en américain, le "t" se prononce "d" ou saute carrément. À côté, les techniciens anglais, qui prononçaient mon nom à la british "Kaytia" (comme Kate) avaient presque l'air ridicule. Je dois
dire qu'en général, tout le monde était attentionné
avec moi, sans doute parce que j'étais la seule fille à bord. En effet, Véro voyageait dans sa
voiture. Et moi, j'étais
dans le bus super-équipé avec les musiciens et les techniciens. Il fallait arriver avant Véro pour que tout soit prêt (ses
habits, sa loge, etc...)
Quand Véro a su qu'on avait "Oscar" en vidéo dans le bus, elle a absolument voulu le voir. Après, elle faisait comme De Funès sur scène, pendant les derniers galas! Le public n'a peut-être pas deviné qui elle imitait, mais nous, dans les coulisses, on éclatait de rire. Dans ce bus, on pouvait également écouter de la musique stéréo, chacun ayant son casque. Tout cela, on le devait à l'organisation de Claude Wild, qui est un grand professionel et ne laisse rien au hasard. Il étudie tous dans les moindres détails. On dormait souvent dans ce car de luxe, on en avait vraiment besoin! BOB: (le
chef, le chanteur) Il pratique une politique d'égalité
entre ses musiciens et lui, les concerte pour tout et ne fait rien sans
leur accord. Mais, il est tout de même très coléreux
et pique parfois des crises de rage épouvantables après eux!
RICHIE: (lead guitar) Blond aux yeux bleus-verts. Le meilleur musicien du groupe. C'est la coqueluche des filles, en Arizona. Pourtant, il reste de marbre. Il est très sérieux et pas du tout dragueur! Il est vraiment adorable. Tout comme Clay, il est très sensible mais ne le montre pas. On peut compter sur lui; il est très droit et profondément gentil. Il est aussi très timide et il faut le connaître un minimum pour qu'il soit à l'aise avec vous. Sur scène, il ne bouge pas d'un iota et va même jusqu'à rester planqué derrière un baffle! C'est pour cela que Véro va le chercher, pendant le solo de guitare de Mariavah, pour le "faire voir".. Quand elle lui fait une bise sur scène, il recule, effaré. Je dois avouer que c'est le plus attentionné avec moi. Il ne me laissait jamais porter la housse à habits (très lourde) et la petite valise verte avec lesquelles je me baladais sans arrêt. Et quand quelqu'un semblait me faire un reproche ou une réflexion, ça ne plaisait pas du tout à Ritchie, qui prenait vigoureusement ma défense! J'ai eu des discussions très intéressantes avec lui. Il est assez fascinant, peut-être aussi à la cause de ce côté réservé. Il a un don pour la guitare; ce qu'un autre mettra des heures à faire, lui l'obtient en un quart d'heure et sans effort. C'est inné. DICK: (le grand bassiste) C'est lui qui seconde Bob, qui a le côté désagréable du chef: il crie auprès des gens quand ils sont en retard, leur fait des reproches sur leur attitude ou leur travail, décide des détails de la journée. Mais, il est juste; on discute avec lui et tout va bien. Il avait la responsabilité de ces joyeux lurons (et un peu de moi, par la même occasion). Je l'appelais "Prof" car il ne parle jamais sans pointer l'index vers vous. Mais, au fond, c'est un gentil, vraiment. Il s'adresse à moi, en me disant "Kid", très paternel. Ce qui m'a toujours sidérée, c'est sa lucidité. Quand il boit trop, il se rend compte s'il est saoul et dit "il faut que je me couche. Je suis trop saoul".. Un soir, à la fin d'un dîner, il m'avait demandé de le ramener au bus, parce qu'il était "beurré". En effet, il a eu un mal fou à se lever et s'est presque écroulé sur moi. Un autre que lui n'aurait pas admis son état, et aurait continué à ingurgiter de l'alcool. MILT: (batterie) Lui, c'est vraiment l'inconnu pour moi! Je n'ai jamais eu beaucoup de contact avec lui. Je sais juste qu'il a eu de gros problèmes personnels; c'est sans doute pour cela qu'il restait souvent en retrait des autres. |
CLAY: (sax) The tender and gentile one, but still having character. It was with him that I spend easily most of my time between shows. He told me of his ex-wife (who is, besides, French), of his one year old son, and about life in general. He is someone who is very appreciable and intelligent. His theory: you can like several women at the same time. It is a capacity in that there are people that are not capable to love as much. That was the only thing on which I was not in agreement with him. In the town, we wandered around, did some shopping, and ate out. He is very endearing. Besides, I find that his sensitivity reveals itself on stage when it plays the sax. He is fascinated by the French and interests himself a lot in our customs, to the finest detail. When he knew that he would be going to France, he started learning our language. Note: it is necessary to say that it was the
first time that musicians had come in Europe.
I must say that in general, everybody was attentive with me, probably because I was the only on-board girl. Indeed, Véro travelled in her car. And me, I was in this well-equipped bus with the musicians and technicians. It was necessary to arrive before Véro so that all would be ready (her dresses, her stall, etc...) We often left early the morning (although we went to bed rarely before 4 in the morning!). That was tiring but good fun. In this bus, there were 4 berths that we left for the technicians, because they often didn't sleep at all. It was necessary for them to recover to a minimum. There were 2 tables, where we snacked, played cards, amongst other things. There were toilets, a fridge, 2 TV-videos on which saw some game shows or movies, and that's how we got to see several times, "Teeth of the sea", "The Wild One" (they discovered Catherine Deneuve with this), and the whole series of Louis de Funès, amongst which is "Oscar". Plato is a nutcase when it comes to Funès, and howled laughing to each of the actor's grimaces. A pity that he didn't understand the words! When Véro knew that we had the "Oscar" video in the bus, she really wanted to see it. Afterwards, she made an immitation of Funès on stage, during the final appearances! The public perhaps didn't guess who she was imitating, but us, in backstage, exploded with laughter. In this bus, we could also listen to the stereo music, each of us having their own headset. All that was owed to the organisation skills of Claude Wild, who is a real professional and doesn't leave anything to chance. He studies everything in the minute detail. We often slept in this luxurious bus, but we also really needed it! BOB: (the chief,
the singer) He exercises a politicy of equality between his musicians and
himself, advises them on everything and doesn't do anything without their
agreement. But, he is also very quick-tempered and sometimes gets in a
terrible rage with them!
RICHIE: (lead
guitar) Blond and blue-green eyes. The best musician of the group. He is
the sex symbol for the girls in Arizona. Yet, he remains indifferent. He
is very serious and not at all a womaniser! He is indeed adorable. Exactly
like Clay, he is very sensitive but he doesn't let it show. You can count
on him; he is very straight and kind inside. He is also very shy and it
is necessary to know him to a minimum so that he'll be at ease with you.
On stage, he doesn't move one iota and even go as far as remaining planted
behind a speaker! That is why Véro goes looking for him during the
guitar solo of Mariavah, to everyone see him. When she gives him a kiss
on stage, he moves back, alarmed! I must confess that he is most thoughtful
with me. He didn't ever let me carry the carrier for the dresses (very
heavy) and the small green suitcase with which follows me everywhere without
fail. And when someone seemed to make reproach me, that was not pleasing
to Ritchie, and he took to my defense vigorously! I had some very interesting
discussions with him. He is fascinating enough, maybe also because of this
reserved side. He0 has a gift for the guitar; what someone else will put
in of hours of practice, gets it right in a quarter of hour and without
effort. It is natural for him.
DICK: (the big bassist) It is him who seconds Bob, who has the unpleasant side of the boss: he shouts at people when they are late, takes them on regarding their attitude or their work, and decides details of the day. But, he is fair; if one discusses with him, then all goes well. He had the responsibility of all these happy lads (and a little for me at the same time). I called him "teacher" because he never speaks without pointing his finger at you. But, at the bottom of his heart, he is indeed a gentile person. He addresses himself to me, while calling me "Kid", very paternal. What always has me staggered me, is his lucidity. When he drinks too much, he realizes that he is drunk and says "I need to go to bed. I am too drunk". One evening, after dinner, he asked me to take him back it to the bus, because he was too far gone. Indeed, he had great difficulty in getting up and nearly collapsed on me. Another time he would not have admitted his state, and would have continued to down the alcohol. MILT: (drums) He is indeed the unknown for me! I never had a lot of contact with him. I indeed know that he had big personal problems; and it is probably because of that he often remained away from the others. |
Revised: July 01, 2002. |