En gros : ce qui se passe
entre l’arrivée à l’hôtel et l’arrivée dans le Hall
En général, je
m’occupais des habits de Véro, (il faut les nettoyer presque tous les jours,
mais j’en avais 3 exemplaires de chaque), dans ma chambre, et si j’avais le
temps, j’allait visiter la ville jusqu’à l’heure du “sound check”.
Ou bien, aussi, on
allais se voir de chambre en chambre. J’avais
souvent des problèmes de prises avec mon séchoir à cheveux alors j’allais
me sécher la tête chez Clay ou Bob. Eux,
à leur tour m’empruntaient mon fer à repasser pour leurs chemises de scène.
Eric me donnait son shampooing, Ritchie m’offrait des fruits qu’il
avait acheté au supermarché ou bien Dick me demandait conseil pour un parfum
à offrir à sa petite amie. C’était
assez folklo dans les hôtels ! Les
matins de départ ou les arrivées, m’en parlons pas : la réception était
envahie d’une quinzaine de fous, leurs milliers de valises éparpillées.
Souvent, on déposait le crew dans le hall, pour qu’ils installent le
matériel sur scène et nous on allais donc à l’hôtel. Pendant le sound check, je préparais la loge de Véro,
pendant que le band répétait 2 ou 3 chansons. Puis, ils retournaient à l’hôtel se changer et parfois, visitaient la
ville.
Chacun
tâchait de
trouver ce qu’il amimait le plus: Bob cherchait la pizzeria, Neil courait les
supermarchés pour acheter du choufleur (il adore ça, cru avec de la
mayonnaise). Plato regardait les
jolies filles et les invitait, Craig, les vieilles vestes de velours, Clay des
bottes. Et moi, je furetais, en espérant
tomber sur des trucs formidables pour Véro. Un jour, je vis un superbe foulard noir rayé et doré, très
brillant. Ça serait super pour la
scène ! Véro l’adopta immédiatement,
d’autant plus que son premier foulard noir commençait à avoir grise mine.
Parfois, les
musiciens revenaient avec des affaires bizarres, surtout Bob. Celui-ci porte toujours des espèces de savates aux
pieds. Et voilà qu’un jour, il débarque avec de nouvelles savates qu’il
trouvait extras sidérée et lui expliquais à quoi elles servaient. Il me répond “qu’est-ce que ça peut faire, puisque je me sens bien
dedans!”. Quand Véro l’a vu chaussé ainsi, elle était aussi hilare
que moi. Par contre, une autre fois,
il arriva avec de vraies chaussures de ville. Comme tout le monde était vivement surpris – y compris Véro – il
fit cette réflexion : “À vous entendre, on dirait que je ne marche dans les
rues qu’en chaussons ! Vous savez,
je porte des chaussures, comme tout le monde”. Éclat de rire général.
Dick aussi
s’affuble de trucs curieux : il ne joue que dans des pantoufles d’avion !
Clay est le plus
coquet : il avait tenu à ce que je l’accompagne dans les boutiques, à Paris,
pendant l’Olympia. Sur scène, il
porte souvent cettte petite chemise bleue à mofifs, avec des bretelles de
couleur, ou bien un pull bleu, sans manches. Il adore cette couleur et ne veut rien entendre quand on lui suggère un
pull rouge ou un pantalon marron. Je
ne me souviens pas l’avoir vu avec une autre couleur sur le dos.
Quant à Ritchie,
quand il était malade, il jouait avec son écharpe enroulée autour du cou.
Plato sait être
très élégant. Que se soit avec
des pantalons de cuir, son ensemble blanc ou son costume mis spécialement le
soir du Casino de Paris, il y a fière allure.
Juste avant le
spectacle, on discute dans les loges, en mangeant et buvant ce qui est à notre
disposition (c’est d’ailleurs dans le contrat). Je vérifiais toujours qu’il ne manque rien dans la loge de Véro…
Elle arrivait toujours au dernier moment, et parfois même quand le band venait
juste d’entrer sur scène. C’était
alors l’angoisse. Dans ces cas-là,
elle s’habillait à la vitesse de l’éclair, très énervée. Selon qu’elle était en forme ou pas, elle ajoutait
certaines chansons. C’était
souvent décidé au dernier moment. Et
ça dépendait aussi beaucoup de public. Tony
et les autres techniciens avaient des casques, pour communiquer. Tony prévenait Robin du changement d’ordre des chansons,
car les éclairages différents à chaque morceau. Mais c’était aussi une partie de rigolade, surtout pendant “Bahia”,
quand elle fait répéter le refrain au public. Robbin, Mick et Olivier chantaient à tue-tête, comme des
casseroles. Souvent, je prenais le casque de Tony et chantais avec eux, en racontant
n’importe quoi. Quand j’en ai
parlé à Véro, ça l’a fait beaucoup rire d’imaginer qu’ils chantent
n’importe comment, en même temps qu’elle et le public. À
plusieurs reprises, elle a pris le casque pour raconter des bêtises,
avant de remonter sur scène pour son rappel.
Après “On
m’attend là-bas”, on allait chercher Ritchie pour le solo de “Blues
Tune” (“Celui qui n’essaie pas”). Moi,
j’étais derrière les rideaux avec le paquet de cigarettes et les boissons. Dès qu’elle sort, Véro se précipite vers moi, pour fumer
et boire une gorgée, avant de repartir sur scène pour son 2ème rappel. Je laisse la cigarette et les bouteilles sur une
caisse. Un jour Plato, toujours agité, s’était assis dessus, par mégarde, et
avait fait un bond ! Il s’était
brûlé avec la cigarette ! Les
gens n’imaginent pas tout ce qui peut passer derrière. Parfois, Véro reste là, près du rideau, à décider quelle chanson
elle va interpréter, à la fin. Quand
tout est terminé, je vais presque jusqu’au bord de la scène, la chercher. Après le spectacle, c’est la détente, mais d’abord les
10 minutes sacrées. C’est tout
un cirque pour entrer dans sa porte, pour lui demander quelque chose. Et puis, ce sort les éclats de
rire. On se raconte des bêtises, toutes les deux, et elle me dit ce qu’elle
pense du public, d’un tel ou des choses en général.
Puis c’est le
restaurant, où on ne la suivait pas toujours, vu l’heure de notre réveil.
À la fin de la
tournée, je n’étais plus la seule femme parmi ces 21 hommes : D’abord
Yasmine, la femme d’Eric, venait de temps en temps nous voir. Ensuite, la fiancée de Clay, Alicia, est arrivée de Tucson et est restée
jusqu’au bout. La femme de Bob,
Bev, était venue pendant l’Olympia, mais pas en tournée. Enfin Marylin, l’amie du beau Chris, nous a rejoint également.
A part Véro, il
n’y avait que des brunes typées.