Harmonies

(Number 6 Part 4 - 1981)


  . Tournée 81: 16 shows avec Véro...  (suite)
Mardi 21 avril : Lyon.
C'est le jour J, avec 2 concerts au programme, histoire d'attaquer la tournée à 100 à l'heure. Répétition. Incroyable, mais vrai, Véro ne se souvient pas des textes de "Toute une vie"... il est vrai qu'elle compose d'abord la mélodie. Difficile de retrouver les couplets avec le nombre de décibels que nous distillent les baffles, Véronique continuant de répéter sa seconde partie. Malgré les grands sourires à la fin de la répétition, on sent le trac qui monte. D'ailleurs, on voit Willy puis Plato la serré très fort dans leur bras pour lui donner du courage.
Ça y e
st !  Les musiciens lancent l'into de "Y a pas d'doute".. La lumière blanche de la poursuite jaillit et se fixe sur une mince silhouette qui vient de bondir des coulisses. La tournée 81 de Véro commence. Elle avertit: "Vous savez que vous êtes notre première ville !"  Du coup, les gens réagissent, mais ils ne se déchaînent pas assez sévères vis-à-vis des deux chansons de Bernard : c'est tellement Véro qu'ils veulent entendre... Heureusement, tout se passera mieux pour lui dans le midi. On a même droit à "Fais attention à mon amour" pour ce spectacle... mais pas à la présentation des musiciens : ils ont oubliés de régler ça !

Fantastique ! on n'a jamais vu Véronique aussi bonne vocalement, pas la moindre trace de fatigue, ce qui n'avait pas été le cas en octobre 79 à l'Olympia. Bien sûr, c'est le début de la tournée, mais cette même qualité vocale, nous le retrouverons encore à la dernière au Palais des Sports. "Doux dehors, fou dedans" : dès la première écoute radio, c'était le coup de coeur. Avec de tels solos de guitare, synthétiseur et piano, les éclairages ne pouvaient que renforcer tous ces effets... Fin du premier concert. François veut (pour le second spectacle) récupérer son appareil photo laissé dans la loge de Véro; emprunt du badge "access all areas" de Steve Madaio venu dans la salle boire un verre entre les deux shows. Quelques minutes plus tard, affolement de celui-ci: sans le fameux badge, on lui refuse l'accès aux coulisses!
Pour le "deuxième round", la salle est pleine à craquer, le public très chaud, se levant pendant toute la seconde partie. Excellente ambiance.

Jeudi 23 avril : St. Etienne. fin d'après-midi : la technique est, bien sûr, déjà là, réglant les éclairages et le son. La salle est superbe, comme un petit Palais des Sports, mais de 3500 places. Discussion avec Nigel Gibbons (prod. manager). Nous nous trouvons encore selon lui, dans la phase "cooking" de la tournée, où toutes les habitudes de travail et de préparation se mettent véritablement en place.  
L'équipe arrive avec encore en tête la superbe soirée de la veille à Genève. L'organisateur de St. Étienne, Thierry, prend ce spectacle très à coeur: Nombreux articles de presse, affiches de Véro très visibles à travers la ville malgré la rude concurrence électorale.
20h. Le public envahit la salle et dès l'intro, se précipite devant la scène. Très branché, très électrique. Bien sûr, un meilleur contact avec Véronique. Deuxième partie. Les moments où elle est seule au piano. Comme d'habitude, on entend les multiples "Assis...", ce qui semble gêner un peu Véro. Du coup, dans "L'Amour qui bat", elle se trompe dans les textes, dans la musique, commence un M.... qu'elle n'ose pas finir, s'excuse:
"Quand un doigt commence à se tromper, tous les autres suivent", recommence, se trompe à nouveau, et promet en desespoir de cause de rechanter le morceau dans un moment, sous les applaudissements des gens, qui finalement adorent ce genre d'incident qui contrebalance le côté professionnel du spectacle.
Fin du show superbe. Public enthousiaste. On assiste alors, comme en 79, à la reprise d'un vieux standard américain en dernier rappel, "Goodnight sweetheart". Très sympa.
Si pour certains la fête continue, les techniciens ont encore trois heures de démontage avant de rejoindre Marseille...

Vendredi 24 avril : Marseille
Premier chapiteau de la tournée. Comme il a plu toute la journée, voilà de la boue en perspective... Malgré ces conditions difficiles, un technicien fait, comme d'habitude, de la voltage à 10m au-dessus de la scène, parmi les rangées de projecteurs, et Dieu sait s'il y en a. Ce soir, anniversaire de Véronique : auront-ils préparé quelque chose ?  En tout cas, le public la gâte : Il est très très chaud !  De plus, le son rend très bien, même sous le chapiteau, nous voilà bien loin de la dizaine d'effets larsen du premier soir !  Au dernier rappel, les techniciens ont placé un énorme gâteau sur le piano noir. Surprise de Véro. Lorsque les musiciens etonnent "Happy birthday to you" en la montrant, toute la salle participe à l'événement. Elle-même chante d'ailleurs "Happy birthday to me" !  Nous tombons de sommeil au restaurant. Incapables de traduire les menus aux musiciens. Willy malade, ne nous a pas accompagné. À la table voisine, grande discussion de Véronique avec la famille de Bernard.

Samedi 25 avril : Nice - 2 concerts.
Sur l'autoroute, le car s'arrête pour faire le plein, et une demie-douzaine de fous s'éparpillent dans la station service, s'amusant comme des gosses avec les gadgets de l'endroit, genre crocodile mécanique, petit avion téléguidé... c'est vrai : les américains sont vraiment de grands enfants !  Une fois repartis, Willy et Craig écoutent la cassette du concert de Marseille, afin de rectifier les choses qui n'iraient pas.
Intéressante, cette répétition : Véronique n'étant pas encore arrivée, nous écoutons seulement les instrumentaux des chansons. Pas mal du tout !  Elle arrive seulement pour la balance des voix.
Deux publics très différents ce soir : tous les deux très bons, mais le premier a réagi immédiatement. Certains hurleront véritablement pendant tout le spectacle, comme pour les grandes stars anglaises ou américaines. Le second, plus sage, sera littéralement déchaîné à la fin. Entre les deux shows, nous trouvons peu agréable le fait que le service de sécurité possède de gros bergers allemands très agressis. Ils aboieront d'ailleurs juste au moment où elle parle des "gens habiles pour l'épauler"... Curieux rapprochement !
En coulisses, malgré les 4 heures de scène, quelle forme elle a !  Quand à Bernard, il s'amuse comme un fou avec un grand peignoir à capuche, jouant au moine mystérieux !  Nous évoquons déjà le spectable parisien : 1/3 d'éclairages en plus, 2 pianos (un pour chaque partie), la scène qui s'entrouve... Les chansons de Bernard qui ce soir ont bien marché. Sur "17 ans", Véro à la guitare saute sans arrêt sur place, profitant du fait que les projecteurs ne sont pas sur elle : "Je me défonce tellement", dit-elle, "Quand je me rassois au piano j'ai mal aux jambes comme c'est pas possible. Et chaque fois, je me demande pourquoi j'ai tant bougé" !  Elle ajoute "je nous offrirai bien une bière mais les techniciens m'ont tout fauché".
- "Comment tu n'as pas de clé à ta loge ?"
- "Si j'en avais une, j'aurais encore toutes mes bières !"
Il est vrai que la loge est indigne d'une si belle salle. On dirait un couloir avec de petits spots allumés, il y règne une chaleur d'enfer !

Quimper, 1981

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quimper, 1981

 

 

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Revised: July 01, 2002.