Harmonies

(Number 6 Part 9 - 1981)


  . Claude Wild
Lorsque vous repensez au spectacle de Véro sur scène, il vous faudrait imaginer derrière elle l'ombre rassurante d'un homme... cet homme, c'est Claude Wild, tourneur de Véro à qui nous avons rendu visite à Neuilly où il a son bureau.
Claude est un homme d'affaires. Mais sans le cliché cigare-barreau-de-chaise, décor clinquant et politesse-hypocrisie. Il parle d'une manière très directe et dit toujours ce qu'il pense. Entre deux coups de fil (ils s'étaient donné le mot, ce n'est pas possible ! ... ça n'a pas arrêté !), il a trouvé le temps de répondre aux quelques questions que nous avons réussi à lui poser.
Tout d'abord, il y a une chose très importante à savoir pour se faire une idée de Claude, c'est la suivante: il est admirateur de Véronique et mieux, c'est pour elle qu'il est devenu producteur.
Il est entré dans le "métier" en portant les valises de Guy Bedos et Sophie Daumier; Puis -promotion- il est devenu leur secrétaire et tour à tour sonorisateur, administrateur, imprésario (d'Eddy Mitchel et de Michel Jonasz), producteur aujourd'hui et demain peut-être autre chose...
- Vous vous souvenez de la première fois où vous avez vu Véronique ?
- Oui, c'était en avril 77. J'avais un projet (qui n'a pas abouti) avec Juvet. Et Patrick a rencontré Véronique, qui à l'époque ne trouvait pas de producteur. Personne ne voulait d'elle parce qu'elle n'était pas suffisamment commerciale. Juvet lui a parlé de moi. Elle m'a contacté et on a fait notre première tournée ensemble. Cette année, c'était notre 5ème (2 en 77, 1 au printemps 78, et une en hiver 79).
- Vous tournez avec d'autres artistes, que préparez-vous pour le moment ?
- Pas mal de choses. Michel Berger en province en octobre. Eddy Mitchel en juin-juillet; j'ai aussi un projet avec Balavoine et j'ai failli produire Elton John. Je pense même d'ores et déjà au prochain spectacle de Véronique, fin 82 où je la voudrais seule au piano (juste avec quelques musiciens) dans une tournée des vieux théâtres de France.
- Vous êtes satisfait en général des salles françaises ?
- Non, pas vraiment.
- Vous choisissez toujours les artistes avec lesquels vous travaillez ?
- Oui; Disons que je produis toujours le même style d'artiste. Ceux pour qui la scène est plus importante que le disque et qui, en général sont auteur-compositeur-interprète. Je n'ai jamais contacté aucun artiste... Ce sont eux qui le font. Mais il m'arrive de dire non à certains, ceux qui ne me plaisent pas. Ça m'a donné une certaine image de marque dans le métier. Il y a aussi le fait que je n'ai pas une organisation très française...
- Pourquoi ce choix ?
- C'est voulu. Je nomme un homme de confiance, un responsable qui est chargé de recruter pour moi les techniciens et il y a rarement des français dans l'équipe. Je change d'équipe tous les deux ans environ car les gens s'installent vite dans un certain confort et travaillent moins bien. Cette année, il y avait 11 musiciens et 18 techniciens.
- En quoi consiste exactement l'organisation d'une tournée?
- Eh bien, il faut tout faire; Contacter les salles, les louer (au moins un an à l'avance), réserver des chambres d'hôtel, louer le matériel, embaucher le personnel, concevoir l'agencement de la scène (cette année, il y avait 300 projecteurs), organiser les répétitions, etc... En plus de cela, il faut faire la promotion de la tournée parallèlement à la maison de disque qui promotionne l'album. Cette année, j'avais décidé de "boycotter" en province l'affiche du Palais des Sports. D'abord parce que je n'y reconnais pas Véronique et ensuite et surtout parce que je ne pense pas que pour une artiste pop comme elle une photo soit nécessaire. Personnellement, si je voyais une affiche "Elton John en concert", ça me parlerait bien plus que sa photo et ça m'inciterait plus à y aller.

Claude Wild, vous l'avez sans doute vu, certains soirs, côté coulisses, avec Chantal, sa charmante moité, battant des mains avec le reste de la salle.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Revised: July 01, 2002.