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Véro sur
Radio 7
Le 28 décembre dernier (il y a déjà
bien longtemps...), Véronique a donné une interview sur Radio 7 au micro de Francis
Cadot (qui est, il faut bien le dire, un tantinet pénible en tant
qu'interviewer dans la mesure où il a la fâcheuse habitude de parler plus que
son invité(e) n'hésitant pas à finir ses phrases voire à lui couper la
parole). Cela dit, cette émission est intéressante et bien qu'elle ne
soit pas trop récente, en voici de très larges extraits.
L'émission commence avec "Féminin"
live 1982.
FC - Est-ce que tu es
contente de toi quand tu te réécoutes, comme ça? Est-ce que tu te dis
"Tiens là vraiment, celle-là je l'ai bien chantée" ou "je
l'aurais peut-être mieux fait encore autrement"?
VS - C'est vrai, on se dit
"celle-là, j'aurai pu la chanter comme-ci ou comme ça" et en fait,
on est plus souvent critique qu'autre chose. On ne voit que les défauts.
- OK, alors, petite tradition - avec
les stars uniquement - je pose 7 questions et tu réponds par ou ou par non,
on développe après.
- D'accord.
- 1ère question: Est-ce que l'amour
prend la place la plus importante dans ta vie après la musique?
- Oui.
- Si un homme n'est pas musicien,
a-t-il tout de même des chances de te séduire?
- Oui.
- Lorsque toute débutante et
adolescente, tu travaillais avec Michel Berger, étiez-vous sûrs l'un et
l'autre d'y arriver un jour?
- Non.
- Ce vibrato qui t'a rendu célèbre
est-il naturel >
- Oui.
- Crois-tu que seules les chansons
d'amour sont les plus belles?
- Oui.
Bernard Swell est-il le seul
guitariste français à pouvoir jouer avec des musiciens américains?
- Non.
Pause musicale avec Aretha Franklin
(Véro aime plutôt - "C'est formidable").
- Alors Véronique, tu me disais à
l'instant que même les américains sont épatés par Aretha Franklin...
- Oui, ils trouvent que c'est
un cas. Parce qu'il n'y a vraiment personne qui chante comme elle, même
d'autres noires, même d'autres filles qui ont un passé de Godspell et ils
sont complètement épatés. Mois aussi d'ailleurs.
- Pour en revenir à toi, Véro, on
va reparler de ce disque live. J'ai l'impression que souvent, quand on
entend des gens chanter en studio et ensuite en live, c'est parfois moins bien
chanté en public. Mais pour toi, c'est le contraire, j'ai l'impression
que tu es complètement portée par le public et que ta voix sort avec plus de
présence et de chaleur.
- Tu sais, s'il y a plus d'énergie
dans un disque-live que dans un disque studio, c'est parce qu'il y a quand même
5000 personnes devant vous et qu'il faut leur donner beaucoup. En
studio, on donne quand même tout ce qu'on a mais c'est impossible de donner
pareil parce qu'on est tout seul dans le studio, ça doit être très précis.
- Et puis on sent que tu es heureuse
sur scène, hein? Ça se voit.
- Ah oui oui, c'est vrai.
- Derrière ton piano blanc qui
arrivait tout seul... sauf le premier jour...
- Oui car la scène n'arrivait pas
à s'ouvrir, il y avait un câble de coincé. Alors les musiciens ont joué
une intro très très belle et qu'on a finalement gardée.
- On va maintenant reprendre les
7 questions de tout-à-l'heure. Alors numéro un ?
- Tu sais, en fait, c'est pareil.
L'amour, la musique, ça va ensemble.
- Et puis la musique, en fin de
compte, c'est une grande histoire d'amour.
- Bien sûr.
- Numéro 2 maintenant...
- Oui, bien sûr, mais ça ne veut
pas dire que ça va durer. (rires).
- Il faut tout de même dire que
dans ta vie sentimentale - sans aller trop loin dans ce domaine - les
musiciens ont eu une place plus importante que les autres...
- Oui, parce que c'est important de
pouvoir parler de ce que l'on fait et que ça intéresse la personne avec qui
on habite.
- Encore faut-il être branché sur
la même musique, parce que si c'était Pierre Boulez...
- Je crois que ça ne collerait pas
du tout.
- 3ème question...
- On y croyait beaucoup mais on n'était
pas du tout sûrs que ça marcherait - on ne peut jamais être sûr - Je pense
que lorsque je faisais mes chansons, je ne me posais pas la question de savoir
si ça allait plaire ou pas. Je les faisais comme je les sentais à l'époque.
- Alors, comment ça se passait ?
Vous faisiez les chansons et puis vous les chantiez ensuite avec les copains,
en boum ?
- Ah non, non. Jamais. Lui, il faisait des chansons, moi je faisais des chansons, on se les
chantait. On se disait "Oh la la c'est bien, c'est bien" (rires) et puis
ensuite, je pense qu'il est entré chez Pathé Marconi et moi, j'ai fait un
disque chez Pathé et puis il est allé chez WEA et j'ai fait mon album chez
WEA.
- Mais tu as eu du succès avant lui
sur le plan public?
- Oui.
- Bien avant lui ?
- Oui.
- Il était content, cafardeux ?
- Pas du tout, non, parce qu'il ne
faisait pas de disque à ce moment-là, il produisait les miens.
Il a fait son premier disque quand
j'ai fini mon second.
Ça n'a
pas marché bien que ce soit un disque
merveilleux.
- C'est vrai que les premiers
Berger, quand on les réécoute, on s'aperçoit qu'ils étaient très très
bons...
- Ah oui, formidable. De
belles belles chansons.
- Mais vous n'avais jamais vraiment
travaillé ensemble ? Chacun écoutait les chansons de l'autre ?
- Non; c'est-à-dire qu'on faisait
tout le temps de la musique ensemble, on travaillait ensemble, mais il ne
m'aidait pas dans mes chansons, et je ne l'aidais pas dans les siennes. Lui produisait mon disque, moi je n'y connaissais rien à ce moment-là et lui,
il savait vraiment comment travailler dans un studio d'enregistrement alors
que moi, je ne savais pas du tout; J'étais derrière mon piano, et puis c'est
tout.
- Alors, peut-être que chez toi, il
y a quand même une bande avec Michel et Véro seuls au piano...
- Eh bien non
- C'est bien dommage...
- Une question d'autiteur,
maintenant, Véronique: ta carrière aurait-elle été différente si tu
n'avais pas rencontré Stephen Stills ?
- Oui, je crois que ça aurait été
différent, oui.
- Il t'a influencé quelque part,
musicalement ? Vous avez travaillé ensemble ?
- Oui, mais ce n'est pas lui qui m'a
influencé personnellement, je crois que c'est la vie américaine.
C'est le fait d'être allée en Amérique,
d'avoir vu comment ils travaillent là-bas, d'avoir vu leur approche de la
musique, et puis quand on est dans un tel environnement musical, qu'on met la
radio et qu'on peut avoir 50 000 stations, qu'on peut écouter ce que l'on
veut... C'est vraiment différent de la France.
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