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Véro sur
Radio 7 (suite)
- Mais ça vient là, chez nous.
- Oui, ça c'est formidable.
Surprenant.
- Est-ce qu'il connaissait ta
musique avant que vous vous soyez rencontrés ?
Oui, il la connaissait parce qu'il
était dans la même maison de disques que moi.
- Ce qui prouve tout de même que
les américains écoutent ce qui se fait en France, du moins les
professionnels...
- Oui, ils écoutent quand même. Je ne dis pas qu'ils achèteraient un disque qui n'est pas dans leur langue
parce qu'ils sont très chauvins mails ils écoutent avec une oreille
bienveillante et pas méprisante du tout.
- Et que t'avait-il dit sur ta
musique ?
- Eh bien, il voulait traduire mes
textes français en anglais. Je n'avais pas voulu parce que je les
trouve intraduisibles.
- Mais tu en as fait quelques-uns en
anglais...
- Oui, mais c'est différent parce
que je les ai composés en anglais, je ne les ai pas traduits du français à
l'anglais.
- Et je suis sûr que ta musique -
qui nous parait en fin de compte influencée par la musique américaine -
sonne très européenne pour un américain...
- C'est de la musique très européenne,
tout le monde le dit là-bas, de la musique plutôt anglais qu'américaine. Et je trouve que la musique qui vient d'Angleterre est très intéressante.
Il y a quand même beaucoup de trucs
qui sont épouvantables, inaudibles et il n'y en a peut-être qu'un seul sur
vingt qui est bien, qui ressort. Mais comme ils sont très nombreux, on
entend beaucoup de choses bien... mais des choses effrayantes aussi, mièvres,
pas belles.
- On va revenir maintenant à nos
questions, à la 4ème, sur ton vibrato. L'as-tu travaillé?
- Non, pas du tout. C'est venu
du jour au lendemain, d'une minute à l'autre. J'admirais beaucoup une
fille qui s'appelle Dionne Warwick, j'étais vraiment en admiration devant son
vibrato. Et je crois que j'ai tellement pensé fort à elle quand je
chantais que c'est venu tout seul.
- Et le piano, tu l'as travaillé sérieusement,
classique et tout?
- Oui, j'ai pris des leçons de
piano, pour la technique et j'ai arrêté parce que ça marchait bien mais ça
m'embêtait de lire la musique et je n'ai jamais vraiment su comment on
faisait...
- Je crois que ça embête beaucoup
de gens.
- Oui, c'est assommant.
- Et tu composes toujours au piano?
- Quelque fois à la guitare, mais la
plupart du temps au piano. La guitare, ça ne fait pas partie de moi,
alors que le piano fait vraiment partie de moi.
- Véronique a une autre passion,
c'est la bouffe.
- ... la cuisine.
- C'est plus joli.
- Non, mais tu sais pourquoi ?
Parce que je trouve que c'est un art. Et puis je trouve que c'est détendant. Bien manger, c'est intéressant, non ?
- Alors, aux États-Unis, as-tu fait
découvrir la cuisine française à tes amis américains ?
- Ah oui, complètement. J'arrive - toujours avec des valises de produits
français. Heureusement
que les douaniers ne les ouvrent pas...
- Tu nous donnes une petite recette ?
- Oui. Prenez un papier et un
crayon, je vais vous donner la recette des tomates fendues à la provençale. J'ai tellement faim... je crois que je vais très bien la donner !
Alors, il faut prendre 1 kg de
tomates et les couper en deux dans le sens de la largeur; il faut les saler et
il faut mettre de l'huile dans une poele, attendre qu'elle soit très chaude,
y mettre les tomates du côté coupé... alors, ça saute... c'est dangereux!
- La tomate sauteuse !
Ensuite, il faut baisser un tout
petit peu le feu, le laisser comme ça 5 minutes. Puis on le retourne
une par une et, avec un presse-ail, on met de l'ail par-dessus, on les
laisse 5 minutes et puis on les retourne encore une fois, on les laisse 10
minutes et ensuite, on les sort, on les met dans un plat, on met un tout petit
peu d'eau dans la poele et on met des montagnes de crème
fraîche et on goûte
pour voir si c'est bien salé. Mais il ne faut pas hésiter... des
montagnes de crème fraiche. Si on en a, on met aussi de l'estragon et
du cerfeuil haché.
- Le seul problème, c'est qu'il y
a beaucoup d'ail... donc si on est amoureux, à manger à deux, forcement.
- Non, parce qu'il faut enlever la
dent de l'ail. Si tu l'enlèves, tu ne sens pas l'ail.
- Alors, pour finir, parlons de tes
projets...
- Tu sais, moi, ce n'est pas
compliqué. Ou j'arrive des États-Unis, ou bien j'y repars. C'est
toujours pareil !
- Alors, comme tu es en France, je
pense que ton projet immédiat, c'est de repartir aux États-Unis...
- Eh bien oui. Et puis de
faire un disque pour la France et un pour les États-Unis.
-Tu vas essayer d'attaquer le marché
américain ?
- Oh, je ne sais pas du tout si ça
marchera... mais je crois que je m'en voudrais beaucoup de ne pas essayer. |
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