Éditorial :

Véronique est revenue !  Deux ans et demi de silence, c'est immense. Pas le plus petit album (et nos platines étaient dépeuplées...).. Pour certains artistes, ce type de disparition tient de la stratégie de promotion (mis au point par les gens de la maison de disque qui pensent "qu'il n'est pas bon, coco, de sortir un disque maintenant...), ou bien d'une paresse chronique. Pour Véronique -vous vous en doutez- il n'en est rien.

Pour nous, ce grand retour se traduit principalement par un tourbillon promotionnel avec moult télés, radios, et presse, un album flambant neuf, un nouveau show et ses lèvres maquillées sur tous les murs de Paris... Harmonies est également de retour, plus d'un après la sortie du numéro 7 (mais les Newsletters -rebaptisées Newsflashes - vous on permis de patienter agréablement - votre courrier dixit).. Dominante de ce numéro : Véronique live. À Genève durant le Minitour '82, au Palais des Sports en juin entre Jonasz et Mitchell et à Rueil (première date de la tournée '83, avant-première de l'Olympia).

Egalement au sommaire de ce numéro, une séquence flashback avec les Roche Martin, la retranscription de l'interview de Véro par la Castafiore de Radio 7 (diffusée en Février), un entretien exclusif avec Mademoiselle Nina Hagen (j'entends d'ici les hurlement -de bonheur et d'effroi !) et le retour de Véro en trois volets et six pages (avec quelques clichés inédits de Titou).. Véronique est, vous le savez, en France pour un-peu-plus-longtemps-que-d'habitude, Los Angeles faisant figure de résidence secondaire. Elle sera en tournée de la mi-février à la mi-mars. L'itinéraire complet vous sera envoyé sitôt établi.

À très bientôt,  Laurent.

NOSTALGIE: Deuxième citation pour la "Castafiore" de Radio 7 dans ce numéro, puisqu'elle a présenté en mai dernier une "Berger Story", à la manière des ex-stories d'Europe 1. Le second volet de cette série méritait toute votre attention... s'attachant à la période 65 - 74, il nous a permis d'entendre tout un tas de gens parler de Véronique: Bernheim, Schoenberg, et bien sûr Berger, avec en illustration musicale, quelques perles ("Les mains dans les poches" et l'émouvant "Maria de Tusca")... une sorte de version auditive de votre numéro 6, en somme.

On y a appris que Claude Putterflam (qui s'essaye sans grand succès dans la variété) produisait le "Système Krapoutchick" qui avait fait craquer Michel et Véronique (qui l'avaient loué pour "Amoureuse") et que Michel Bernholc (l'autre de "Pour les Michel") avait assuré la partie piano de "Puzzle" (l'introuvable premier album instrumental de Michel) et travaillait à l'époque avec... Boris Bergman (le monde est petit).

François à propos de l'époque "Roche Martin" : "Il y a tout de suite eu un grand choc entre Michel et Véronique. Pendant les séances, il s'occupait surtout de sa voix..."

À la question "Comment était Véronique à ce moment-là", il insiste surtout sur son côté "dissident du XVIème", "bourgeoise marginale" : "Véronique était du style à renverser sur la table son éternel panier en osier pour trouver une allumette.... Je caricature mais c'était presque ça, avec surtout beaucoup de charme", puis il avoue avec une belle lucidité que si les Roche Martin n'ont pas connu une grande et belle carrière, c'est tout de même parce que Michel voulait avant tout produire Véronique seule.

Michel ne se défile d'ailleurs pas, expliquant qu'à l'époque, il venait de rentrer chez WEA (qui s'implantait en France) : "On a commencé par sortir l'album de Véronique. J'étais engagé comme producteur et sortir mon album d'abord l'aurait fichu un peu mal... Je produisais déjà celui de ma petite amie !"

À propos de Véronique, il se montre peu loquace : "On était sur la même longueur d'ondes. On se parlait en chansons. On écrivait ensemble. Pour son premier album, on a passé des heures à travailler la partition de chaque instrument. C'est certainement l'album le plus travaillé de tout ce que j'ai pu produire en studio. On a fait très peu de télés. Par contre, on allait tous les soirs à la Tour Eiffel. C'était sinistre !  Elle chantait "Amoureuse" devant les japonais. J'y pense à chaque fois que je passe devant."

À propos du présent, il estime que son influence américaine lui a été bénéfique, délivrant ce message : "On est à un tournant, tous les deux. Il faut qu'on fasse quelque chose de différent."

Et Michèle Halbertstadt de s'attrister sur le fait qu'elle n'a pu en obtenir davantage de l'un comme de l'autre !  "Tout ce que Véronique consent à nous dire, c'est ça" : (et elle passe "Pour les Michel" !), pour conclure en enchaînant deux titres dont Véronique avait avoué la relation sur WRTL, l'été dernier ; la "Seras-tu là" de Michel, suivi de son "Je serai là".

PROGRAMME:  Les textes du "Temps est assassin" et de "Un homme comme toi" (ou "Boogie Loulou") figurent dans le (superbe) programme de l'Olympia 83, ainsi que l'intégralité de la bio envoyée aux médias par l'attaché de presse : "la qualité de l'émotion".

ROOM SERVICE: Le petit court métrage tourné l'an dernier par Véronique, dort toujours dans un tiroir. Il a, paraît-il, été exhibé dans quelques festivals. Aucun projet de commercialisation à ce jour.

POPULARITÉ: Lorsque à 95,2 (célèbre radio libre parisienne), ils ont annoncé la distribution de 500 places pour la première de Véronique  l'Olympia le 17 novembre à 18h30, ils ne s'attendaient pas à voir plus de 1000 personnes dès 17h !  La distribution a finalement eu lieu une heure plus tôt que prévue, avec le secours d'un service d'ordre.

NOUVEAU ET INTÉRESSANT...  Les fans s'enhardissent... Le show du 25 à l'Olympia les a vus monter en masse sur scène, dansant autour du piano, pour la première fois. Appuyé contre le piano, une petite tête blonde : Titou, qui est reparti avec Véro à la fin de la chanson.

PREMIÈRE:  La première de l'Olympia ?  Un choc monstrueux !  Rodé par les dates de la semaine précédente, le show s'est imposé au public, parfaitement au point. (Dix sur dix pour les éclairages).. Quant à la voix de Véronique ce premier soir, elle a fait de ce concert un must de cette tournée. Absolument déchaînée !  Elle a quitté la scène, très souriante, ses chaussures à la main...
Bien sûr, les gens ont réagi bizarrement en ne se levant qu'à la fin (quand ils se sont aperçus qu'elle partait !)... mais à l'Olympia, on est tellement bien assis...