Harmonies

(Number 8 Part 3)


  . 1983 : Le come-back de Véronique s'effectue sur trois niveaux: sur nos platines, sur nos écrans, et sous les projecteurs. Une double-page pour chaque évènement.

Volet 1 : STUDIO:  La-Frette-sur-Seine. 20h30 environ. Nuit noire, banlieue déserte. Et l'écho de mes pas qui résonnent dans les rues sinistres... Brrr.
No. 10. Je sonne,  La porte s'ouvre seule et un grand chien noir me suit jusqu'au perron. La maison est immense. Des pièces très vastes (Véronique me dira plus tard qu'elle lui rappelle Orgeval).
Dans un couloir carrelé noir et blanc, Titou (tout content de figurer dans "Rolling Stone" aux côtés son père) et Adrien (le fils d'Étienne) se poursuivent, juchés sur des tabourets roulants. Véronique est dans la cuisine. Cheveux bouclés, lunettes rondes, sweat shirt et jean, elle cherche de l'huile pour faire cuire un immense rôti de veau, avant de me préparer un pansement maison - le charmant chien ayant par mégarde planté ses crocs dans mon pouce gauche, le transformant en un petit tas de chair sanguinolant... Bel accueil !

C'est donc dans cette maison (au sous-sol) que se prépare dans le plus grand secret l'Album de la rentrée, celui que tout le monde attend...
Véronique est contente de la pochette. C'est un de ses amis peintre qui a fait le cliché : 
- on n'a pas eu besoin de faire quatre pellicules, trois clichés seulement et puis, il a peint dessus, la mèche plus blonde, les lèvres plus rouges, le visage plus blanc. 
Le résultat, à l'heure où vous lisez ces lignes, vous l'avez bien en vue sur votre pile d'albums : une pochette très féminine, un peu racoleuse. Un peu orientale aussi.

Suivez-nous maintenant à la cave - attention à éviter Titou, maintenant au volant d'une voiture à pédale... Là, changement d'ambiance total. La salle est partagée en trois, quatre pièces, séparées par des portes de verre. On passe devant le grand piano noir pour aller dans la pièce du fond où Didier, le maître des lieux, effectue la prise de son des caisses claires et des toms pour un morceau plutôt boogie. Sur la bande, la voix de Véronique n'est placée qu'en voix-témoin, les textes y figureront plus tard. Le batteur, patient, reprend pour la vingtième fois le même morceau de sa partition. Étienne aimerait un son très métallique, très anglais. On règle l'ampli. On recommence. Cette fois, c'est bon. On avance la bande et, petit à petit, le morceau prend forme, fruit d'un travail méticuleux.

Véronique a deux minutes. J'en profite pour l'asseoir avec Titou et un petit chat qui ronronne plus fort que le réacteur d'un boeing au décollage, dans un des fauteuils du salon. Séance de pose improvisée et... écourtée par l'instinct cuisinier de Véronique, qui réalise que les frites ne doivent pas être loin d'être carbonisées,,,

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Revised: July 01, 2002.