Harmonies

(Number 8 Part 6)


  . Hot Summer Night :

L’événement n’a, semble-t-il avec le recul, pas attiré la presse, ni tenté les critiques à la plume d’ordinaire plus alerte, ni même séduit les photographes. Les collectionneurs sont furieux : deux trois coupures de presse, quelques clichés… Le butin est maigre.

Compensation : Les souvenirs-images d’un concert réussi. Des mains qui se tendent, les clic-clacs répétés, la lippe boudeuse de Jonasz, les voix-off du public, les regards qui brillent… Gros plan sur le sourire de Véronique.

Pour ceux qui ne l’ont pas vécu, un retour en arrière s’impose.

Le 28 juin:  Le Palais des Sports est plein à craquer. Ambiance torride. Show devant !

C’est Jonasz qui a ouvert le feu. Look décontracté, sûr de lui tout en ayant l’air de ne jamais se prendre au sérieux, il nous a fait tous les plans jazz et blues. Petit reproche : une tendance à articuler de moins en moins ses textes. Pour le reste, rien à redire. Un show agréable, efficace, bien conçu.

Un entracte nécessaire à l’aménagement de la scène pour chaque artiste (comme l’a annoncé au début du show Claude Wild himself), et aux alentours de 21h30, sur une nouvelle intro avec force cuivres de « Féminin », apparition de Véronique : Un « les-bras-m’en-tombent » général. Et chacun de se frotter les yeux.

Ce soir, c’est Véronique « pince-moi-je-rêve » !  Envolé l’éternel cuir, l’éternelle blouse blanche ; Au feu les jeans et les boots !  Certaine de l’effet de sa tenue de scène, elle n’en avait soufflé mot à âme qui vive (laissant libre cours à notre imagination débridée : robe fendue, bas résilles ? Dreadlocks façon Boy George ?). Jugez plutôt :

Un tee-shirt ébène sans manches et un pantalon zébré rouge et noir surmonté d’une large ceinture rouge. Aux pieds, des escarpins noirs à talons (presque) aiguilles.

Réaction immédiate : cris de bonheur (à la limite de l’hystérie) d’un public pour le moins médusé par ce brand-new-look.

Elle promène un sourire radieux sur l’ensemble de la salle avant de s’asseoir au piano. Et déjà, on sait que c’est elle la Star de la soirée (ceci écrit le plus objectivement possible…) et que la programmation est bien injuste de ne pas nous l’avoir gardée pour la « bonne bouche ». Son indomptable charme n’a laissé personne indifférent : elle rayonne.

Le concert ayant des consonances rock, elle enchaîne rapidement chaque titre au précédent, ayant pris soin d’écarter de son répertoire d’un soir les tête-à-tête avec son piano. Chaque chanson sera pour Véronique l’occasion de nous surprendre, en transformant la virile dernière note de « Féminin » en quelque chose de plus doux, en accélérant certains rythmes, bref en remisant le Live 81 au rayon des « vieux concerts », aux côtés du Live 76.

Ce soir-là, elle nous a définitivement prouvé ce qui est désormais une évidence : Véronique aime la scène. Comme le boxeur aime le ring. Au « Véronique Sanson sound », elle a petit à petit imposé une image. Une image agréable. Celle d’une femme à son aise dans ses musiques. Parfaitement affirmée. Totalement équilibrée. Arborant un sourire qui en dit long sur son bonheur. Elle n’a pas « donné un show ». Elle vivait sur scène. Un show live, quoi !

Lorsque, malgré les protestations unanimes, les lumières se sont rallumées, chacun mit quelques temps à se remettre au passage de l’éclair blond, rouge et noir. Les premiers rangs étant particulièrement affectés : pantelants, en nage et aphones (n’est-ce pas Yann ?).

Pour clôturer le show, on espérait  un Eddy Mitchell en pleine forme. Plus dure a été la chute… et moins enthousiastes les réactions du public devant ses éternels plans rockabilly. Par contre, lorsqu’il réapparut main dans la main avec Véronique, qui tirait Jonasz, un tonnerre d’applaudissements salua leur entrée, secouant le Palais des Sports.

L’attention du public tout entier se concentra sur la scène lorsqu’ils se placèrent chacun derrière le micro, Véronique au milieu, illuminée en permanence par son sourire. Cette dernière partie du concert, placée sous le signe –pas déplaisant du tout – de l’improvisation fut un délirant triomphe.

Nos trois french stars se sont sans doute trouvées ce 28 juin devant la salle la plus chaude de leurs carrières.

Un coup d’essai de la maison Wild.  Une belle réussite. Qui nous laisse espérer la suite logique ; un concert de l’automne, de l’hiver et du printemps…

Les titres du show

Seule :

Féminin
Un peu plus de noir
Monsieur Dupont
Le Maudit
Étrange Comédie
Vancouver
Y’a pas de doute
On m’attend là-bas
Bernard’s song
Celui qui n’essaie pas
Je suis la seule


À trois :

Du blues, du blues
Féminin
Be bop a lula
That’s alright mama


Aperçus ce soir-là :

Mr & Mme Sanson
Violaine
Marcel Amont
Miou-Miou
Christian Morin
Philippe Gildas
Hervé Christiani
Kanou
Boris Bergman
Roland Boquet
Philippe Petit

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Revised: July 01, 2002.