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All about
Katiooshka
Pour quelques pages,
"Harmonies" donne dans le style "Vogue", voire carrément
"Interview"; Présentation sobre, cliché somptueux, créature de rêve.
Entretien avec un top-model ?
Avant-goût de la collection printemps-été 1985 ? Non, non, vous n'y
êtes pas. Pour son dernier numéro, "Harmonies" reçoit en
toute simplicité (tapis rouge, bataillon de photographes, champagne, oeillets
et glaïeuls) celle qui lui avait fait l'honneur d'une interview dans un de ses
tout premiers numéros : Katia Miramon.
Où l'on apprend que la secrétaire
de Véronique s'intéresse à la politique, a rencontré David Bowie, et croit
en une fin du monde proche.
Présentation:
Miramon, Katia
1m 65cm. 50kg. Teint
pâle.
Cheveux auburn. Yeux
marron-verts (changent suivant les saisons).. Célibataire (non endurcie).. Type d'homme: grand blond aux yeux bleus (plutôt anglo-saxon que scandinave)
ou de type oriental.
Harmonies - Katia, on sait très
peu de choses sur vous... où êtes-vous née?
Katia - Je suis née à
Neuilly-sur-Seine en avril 1957. Mon enfance a débuté dans une chambre
de bonne où j'avais une valise pour berceau. Ensuite, ça s'est
nettement amélioré.
H - Chateau, vaisselle d'argent et
champagne tous les soirs ? (à propos duquel je lui tends une coupe qu'elle
refuse, prétextant ne pas boire d'alcool).
K - Non, non, une maison à la
campagne avec un jardin.
H - Katia... ça ne sonne pas très
français, ça...
K - Non, c'est russe. La
famille de ma mère est russe. J'ai même eu une arrière grand-mère
tatare.
H - Quel est votre meilleur souvenir
d'enfance ?
K - Losrque j'avais quatre ans, l'été,
ma grand-mère me faisait prendre mon bain dans une marmite en fer, au soleil.
Je me souviens encore de la sensation de cette eau chauffée par le soleil.
H - Un mot sur les études, le lycée
?
K (boudeuse) - Je m'y ennuyais
mortellement et n'y faisais pas grand chose, hormis dans les matières qui m'intéressaient (les langues et le français).
(Elle relève la tête, nous un
oeillet dans une mèche de ses cheveux. Les flashs crépitent).
Le reste du temps, je séchais les
cours, je bouquinais ou bien j'écrivais des poèmes. Quelquefois également,
je faisais le mur, derrière lequel se trouvait un parc splendide.
H - Vous écriviez des poèmes de
quel style ?
K - Ce que j'écrivais était soit
dicté par la révolte, soit par un besoin très fort d'évasion.
H - Êtes-vous allée jusqu'au bac ?
K - Oui, mais je suis partie à ce
moment-là en Angleterre passer un diplôme et j'y suis restée un peu plus
d'un an.
(La fleur tombe de ses cheveux. Elle l'écrase de son talon
aiguille).
H - À quelle carrière vous
destiniez-vous ?
K - Je n'avais pas d'idée précise
mais je voulais travailler dans le milieu artistique, en tous les cas.
H - Écoutiez-vous de la musique ?
K - Constamment.
H - Des noms ?
K - À
l'époque, j'étais fan des
Rolling Stones. J'aimais aussi Cat Stevens.
H - Et maintenant ?
K - J'écoute un peu de tout. De la musique californienne à la musique classique, en allant jusqu'au
hard-rock. La seule chose que je ne supporte pas, c'est la musette.
H - Et côté variétés françaises
?
K - Pas grande chose...
H - Michèle Torr, Rika Zarai,
Sheila ?
K - Non !
H - Dutronc ? Gainsbourg ?
K - Lorsque j'avais dix ans,
j'aimais beaucoup Dutronc et son air jmenfoutiste.
Egon Kragel (guest star) - On
chuchote que, petite, vous aviez une certaine fascination pour Sylvie Vartan...
K - C'est exact, mais plus pour le
personnage que pour ses chansons.
H - N'avez-vous jamais collectionné
de photos, été fan de quelqu'un ?
K - Si, du beau Mick Jagger. Je gardais tous les articles, toutes les photos je trouvais.
H - Votre première histoire d'amour
?
K - J'avais quinze ans, non peut-être
onze... oui, onze ans. C'était un très beau garçon blond aux yeux
verts.
H - Au bord de la mer ?
K - Non, à l'école. On se
parlait, c'était une relation très platonique, mais j'étais amoureuse de
lui.
(Où Katia évoque Véronique)
H - Vous souvenez-vous de la
première fois où vous avez entendu parler de Véronique Sanson ?
K - La toute première fois, c'était
dans ma cuisine. J'avais une pile d'assiettes à la main lorsque j'ai
entendu "Besoin de personne" à la radio... J'étais si ahurie que
j'ai failli lâcher la pile ! Cela a été le coup de foudre
immédiat. Je n'ai jamais été fan dans la mesure où je n'ai jamais collectionné ses
photos, mais musicalement, j'étais très attirée.
(Les yeux de Katia s'allument,
clairs et tendres. Trois photographes s'évanouissent).
E.K. - A-t-elle représenté pour
vous un tournant, une évolution dans la musique féminine ?
K - Je l'ai simplement vue comme une
artiste qui a du talent, sans penser à ce que cela allait impliquer
sociologiquement. Je ne me suis jamais demandé si ça allait changer la
musique française, écoutant à l'époque beaucoup de musique anglaise et
américaine. Il est toutefois évident qu'elle a eu une importance puisqu'un certain nombre
de gens ont voulu l'imiter.
E.K. - N'avez-vous jamais été tentée
vous-même par la chanson ?
K - Non, certainement pas. J'aurais l'impression de me vendre un peu.
Un photographe - et par le cinéma ?
K - Le métier d'actrice m'a
toujours intéressé. Le fait d'endosser à chaque fois des rôles différents
est beaucoup plus fascinant. Changer de peau...
Le même photographe - Quels rôles
vous attireraient ?
K - Les rôles mystérieux,
dramatiques ou même de science-fiction..
H - Avez-vous des actrices préférées
?
K - Charlotte Rampling, Faye
Dunaway, Romy Schneider...
H - Ava Gardner, Marie-France Pisier,
Grace Kelly ?
K - Oui, beaucoup.
E.K. - Genre beautés froides, un
peu fatales...
K - Non, pour moi, une beauté
froide ce serait Catherine Deneuve.
E.K. - Et Marylin ?
K - Ce qui me touchait en elle, ce
n'est pas tant sa beauté que le fait qu'elle était seule.
H - Que lisez-vous ?
K - Des faits vécus, historiques ou
bien du classique (la plupart des Zola) et Anna Karénine et les frères
Karamazof pour la littérature russe.
H - Regardez-vous la télévision ?
K - Oui, de temps en temps. Mes émission préférées sont "Sept sur sept", "A
2Magazine" (reportages dans le monde), "22, v'là le rock" et
"Les enfants du rock".
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